« Zagreb, entre trams colorés et façades fatiguées, dévoile une ville en mouvement figée dans l’instant. »
Zagreb – Figures en tension
Zagreb est plus dense.
Moins lissée. Moins tranquille.
Elle vibre autrement.
Elle mêle les époques, les niveaux, les matières.
Et dans ce mélange, j’ai senti une tension photographique nouvelle.
J’ai marché dans ses rues comme on entre dans un dialogue.
Non pas pour me fondre, mais pour écouter ce que la ville avait à me dire.
Une photographie plus directe
Ici, j’ai cadré plus près.
Moins dans la retenue, plus dans le face-à-face.
J’ai cherché les regards, les postures, les attentes.
Les visages ne fuient plus : ils habitent l’image.
Les lignes urbaines se tendent autour d’eux.
Zagreb m’a obligé à revenir au corps.
À l’humain présent. Visible. Contrarié parfois.
J’ai photographié la tension entre les lieux et ceux qui les traversent.
Une matière plus brute
La ville est texturée.
Le béton cohabite avec les souvenirs d’une histoire récente.
Il y a du désordre, de la rugosité, des contrastes sans résolution.
Mais c’est dans cette matière imparfaite que la photographie trouve son souffle.
Je n’ai pas cherché à lisser Zagreb.
J’ai laissé le grain apparaître.
J’ai gardé les ombres dures.
J’ai conservé les silences tendus.
Vitesse et fixité
Zagreb semble toujours en mouvement.
Et pourtant, dans ce flux, j’ai trouvé des instants d’arrêt.
Des moments d’équilibre fragile.
Un regard perdu, une posture figée, un passage à vide dans une rue animée.
C’est cette contradiction que j’ai voulu capter :
le calme dans le désordre.
la fixité dans la foule.
la présence dans l’absence.
Conclusion
Cette série est plus frontale.
Moins contemplative, plus habitée.
Zagreb ne m’a pas permis de disparaître : elle m’a contraint à être là, pleinement.
Et c’est dans ce face-à-face que j’ai trouvé de nouvelles images.
Moins distantes. Moins idéalisées.
Mais peut-être plus vraies.