« Zadar, là où les pavés résonnent sous les pas et où la lumière glisse entre passé et mer, chaque scène devient un tableau vivant. »
Zadar – Ce que la lumière efface
Zadar est une ville horizontale.
Ou du moins, c’est ainsi que je l’ai ressentie.
Tout y semble ouvert, exposé, lavé par la lumière.
Et dans cet éclat permanent, ce sont les creux, les absences, les discrets qui m’ont attiré.
Je n’ai pas cherché les lieux célèbres.
Je n’ai pas cherché à illustrer.
J’ai simplement laissé mon regard glisser — au ras des murs, au bord des lignes, à la lisière du visible.
Photographier le vide
Cette série est sans doute la plus simple, la plus nue.
J’y ai cherché une forme de pureté visuelle.
Un équilibre entre lumière et silence.
Un dialogue entre le plein soleil et l’ombre encore fraîche.
Il n’y a presque pas de mouvement ici.
Juste des formes. Des passages. Des fragments de présence.
Un banc. Un couloir vide. Une silhouette lointaine.
Et pourtant, tout semble habité.
Une ville à distance
Zadar m’a semblé tenir les choses à distance.
Non pas par froideur, mais par réserve.
Comme si elle me disait : « regarde, mais ne touche pas ».
Et c’est cette retenue qui m’a guidé.
J’ai cadré des espaces sans ancrage.
Des lieux de passage.
Des absences pleines.
La lumière comme sujet
Ici, la lumière ne révèle pas — elle efface.
Elle écrase les détails, creuse les ombres, simplifie les volumes.
Mais dans cette simplification, une forme d’essentiel surgit.
J’ai suivi cette lumière, sans chercher à la dompter.
Je l’ai laissée brûler certaines scènes.
Et j’ai capté ce qui restait : la structure nue d’un instant.
Conclusion
Zadar m’a invité au dépouillement.
Elle m’a offert un espace calme, vaste, presque abstrait.
Cette série n’est pas un récit.
C’est un souffle.
Un rythme lent.
Une tentative de photographier ce qui reste quand tout semble déjà passé.