Namur – Fragments familiers
Namur n’est pas une destination.
C’est une présence silencieuse, posée au bord de mes jours.
Une ville que je n’ai pas eu besoin de découvrir. Mais que j’ai appris à regarder, différemment.
Photographier Namur, c’est photographier un territoire connu, et pourtant invisible.
C’est tenter de retrouver la surprise dans ce qui semble immobile.
C’est revenir sur ses pas, mais avec un regard neuf.
Marcher dans l’oublié
Namur ne crie pas.
Elle ne cherche pas à s’imposer.
Elle offre des rues calmes, des détails de pierre, des lumières douces sur des façades un peu fatiguées.
Et c’est dans cette retenue que j’ai trouvé la matière de cette série.
Je n’ai pas cherché à montrer Namur.
J’ai cherché à m’y perdre autrement.
À marcher dans l’oublié. Dans l’habitude.
À capter ce que je ne voyais plus.
Photographier l’ordinaire
Il y a dans ces images une attention au geste quotidien :
Un passant. Un vélo. Une silhouette seule. Un mur tagué. Une vitrine vide.
Des éléments simples, mais porteurs d’une émotion discrète.
Namur ne s’impose pas à la photographie.
Il faut la laisser venir.
Il faut accepter de ralentir, de se taire, d’attendre.
Alors elle dévoile des fragments — modestes, mais justes.
Une ville habitée autrement
Je n’ai pas voulu faire de cette série une promenade visuelle.
Je voulais qu’elle reste à hauteur humaine.
Sans emphase. Sans composition brillante.
Juste une présence. Un regard posé.
Namur, ici, devient presque un autoportrait.
Parce qu’elle me ressemble, dans ses silences, dans ses ombres, dans ses ruptures calmes.
Conclusion
Cette série n’est pas un hommage.
Elle est un retour.
Un dialogue sans mots avec une ville qui m’accompagne depuis longtemps.
Un travail sur la mémoire des lieux qu’on croit connaître — et qu’on apprend à voir autrement, une image à la fois.