« Découvrez "Milan en instantanés", capturant l'essence vibrante et les moments éphémères des rues milanaises. »

Milan – Surfaces et trajectoires

Milan m’a surpris. Je m’attendais à la vitesse, au design, à l’effervescence.

Mais ce que j’ai rencontré, c’est une ville plus lente que prévue.

Plus structurée. Plus fragmentée.

Une ville de surfaces. D’ombres géométriques. De trajectoires humaines croisées sans se toucher.

À Milan, je n’ai pas cherché à raconter. J’ai cherché à observer.

Et ce que j’ai vu, ce sont des corps qui passent dans des architectures immobiles.

Des reflets qui flottent sur les façades.

Des gestes isolés dans des volumes trop grands.

Photographier l’élan, pas l’élégance

On associe souvent Milan à l’esthétique, au mouvement, à une certaine élégance.

Mais dans ma photographie, je ne cherche pas l’élégance visible.

Je cherche l’élan : ce moment où quelque chose se tend, se croise, s’efface.

Dans cette série, les images ne sont pas brillantes.

Elles sont sobres. Mesurées. Parfois froides.

Et c’est justement dans cette retenue que Milan m’a touché.

Ombres, matières, absences

La lumière à Milan est franche, mais pas violente.

Elle dessine les volumes. Elle révèle les textures.

Elle crée des silences.

J’ai photographié des matières : béton, verre, métal, poussière.

Mais toujours avec le corps humain quelque part — furtif, partiel, presque dissous.

Je me suis intéressé à ce qui sépare :

les trottoirs vides, les couloirs d’ombre, les reflets sans sujet.

Milan devient ici un espace de passage.

Pas de pause. Pas d’attachement. Juste un mouvement entre deux points.

Une ville mentale

Cette série est peut-être plus cérébrale que les autres.

Elle parle moins de l’humain que de son inscription dans un cadre.

Elle interroge les frontières : entre architecture et présence, entre regard et distance, entre forme et flux.

Je n’ai pas cherché Milan. J’ai attendu qu’elle me révèle ce que je n’attendais pas d’elle.

Conclusion

“Milan”, telle que je l’ai photographiée, n’est ni brillante ni nostalgique.

Elle est structurée, fragmentaire, attentive.

Une ville de lignes et d’angles, dans laquelle l’humain glisse, passe, disparaît parfois.

Et c’est justement là, dans cette absence de séduction, que j’ai trouvé la beauté.